Tampons avec ou sans applicateur : un débat entre pratiques américaines et européennes
Une découverte surprenante pour de nombreuses utilisatrices américaines
La créatrice de contenu Brenttanye a suscité plus de six millions de vues en partageant son étonnement face à un tampon hygiénique présenté à la caméra. « Je devais absolument vous montrer ça, c’est incroyable », lance-t-elle au début de sa vidéo, confessant son incompréhension initiale quant à l’utilisation de ce produit.
Ce n’est qu’après avoir reçu des explications de femmes européennes qu’elle a compris le mode d’emploi de ce type de tampon, notant alors une perception accrue en matière de durabilité par rapport aux modèles américains. En effet, elle observe que l’absence d’applicateur en plastique rend cette version plus écologique. Elle s’interroge ainsi : « Pourquoi ne pas s’inspirer davantage de ces pratiques aux États-Unis ? ».
Différences de prix et modèles entre les marchés américain et européen
Sur le marché new-yorkais, un paquet de 18 tampons peut coûter plus de 12 dollars, tandis qu’en Europe, il est possible d’acquérir une boîte de 24 tampons sans applicateur pour environ deux euros. Cette disparité de tarifs et de formats alimente les débats parmi les consommatrices des deux continents.
Comparaison entre tampons avec et sans applicateur
Dans une nouvelle publication vidéo, Brenttanye met en lumière les distinctions entre ces deux types de tampons. Elle montre un tampon américain avec applicateur, le décrivant comme la norme dans son pays. À l’inverse, selon elle, dans plusieurs pays européens tels que la France ou le Portugal, les tampons sans applicateur sont largement privilégiés.
Réactions contrastées sur les réseaux sociaux
Les commentaires reçus témoignent d’un véritable choc culturel. Certaines Européennes avouent ne jamais avoir connu l’existence d’applicateurs intégrés. Par exemple, Vanilliya, âgée de 26 ans, partage sa surprise : « Je n’avais aucune idée que les tampons avec applicateurs existaient ». D’autres internautes, comme Roberta, évoquent une forte impression visuelle : « Cela ressemble à une arme », écrit-elle en découvrant un tampon équipé d’un applicateur pour la première fois.
Des critiques remettent également en question l’utilité de cet accessoire. Marsha Lykou note que, dans certains pays européens, les tampons avec applicateurs sont majoritairement achetés par des touristes plutôt que par les habitants locaux.
L’interrogation sur l’impact environnemental apparaît également, notamment quant à la quantité de déchets générée par les applicateurs en plastique. L’utilisatrice Bubblies souligne : « Imaginez la masse de déchets si chaque tampon est vendu avec ce type d’applicateur ».
Origines historiques des tampons avec et sans applicateur
Une remarque fréquemment rencontrée est que la version américaine du tampon avec applicateur aurait été conçue par un homme, ce qui, selon certains commentaires, pourrait expliquer ses caractéristiques. En effet, Earle Haas, ostéopathe originaire de Denver, est l’inventeur de ce produit. Sa conception initiale prévoyait un tampon de coton inséré grâce à deux tubes en carton pour éviter tout contact manuel direct avec le coton.
Le brevet de cette invention a été cédé en 1933 à Gertrude Tendrich, une femme d’affaires qui a lancé la marque Tampax, aujourd’hui mondialement connue. Aux États-Unis, ce type de tampons reste très populaire et largement commercialisé.
Par ailleurs, environ deux décennies plus tard, en Allemagne, la gynécologue Judith Esser-Mittag a développé une version sans applicateur, considérée comme plus confortable et moins génératrice de déchets. Elle a été introduite sous le nom d’o.b. (« ohne Binde », signifiant « sans serviette hygiénique ») dès 1950.
Usage et popularité selon les régions
En Amérique du Nord, près de 90 % des femmes utiliseraient des tampons avec applicateur, tandis qu’au Royaume-Uni, la proportion est plus proche de 60 %. Dans une grande partie de l’Europe continentale, le tampon sans applicateur domine le marché depuis plusieurs décennies. Cette préférence est souvent attribuée à la notoriété de marques spécifiques comme o.b.
Précautions d’hygiène essentielles
Il est important de rappeler que l’hygiène lors de l’insertion du tampon repose principalement sur le lavage préalable des mains, quelle que soit la version choisie. Cette règle d’hygiène demeure centrale pour limiter les risques d’infections, indépendamment de la présence ou non d’applicateur.
Éclairage médical : avis d’une gynécologue sur les tampons et alternatives menstruelles
Johanna Janku, gynécologue, souligne que les applicateurs peuvent être perçus comme pratiques, notamment pour les utilisatrices débutantes. Ils apporteraient une sensation de contrôle et réduiraient l’impression de toucher directement le tampon, ce qui pourrait avoir un impact psychologique lié au sentiment d’hygiène. Toutefois, elle note que cette différence reste uniquement subjective, étant donné que l’hygiène véritable dépend du lavage régulier des mains et du changement fréquent du produit.
Elle rappelle par ailleurs que certaines jeunes femmes préfèrent encore les serviettes hygiéniques, qui présentent notamment l’avantage d’être moins agressives pour la flore vaginale. Ces protections sont même recommandées dans certains cas spécifiques, par exemple après un accouchement ou une intervention chirurgicale, période durant laquelle les tampons peuvent irriter les muqueuses.
Autres solutions menstruelles examinées
- Coupe menstruelle : Une alternative sans impact négatif sur la flore vaginale, mais nécessitant un apprentissage pour son insertion et nettoyage régulier.
- Éponge menstruelle : L’utilisation d’éponges naturelles non traitées soulève des inquiétudes en raison du risque potentiel d’infections, notamment par syndrome de choc toxique. Leur usage n’est généralement pas recommandé.
- Culotte menstruelle : Appréciée pour son confort et sa sécurité, elle peut absorber jusqu’à 30 millilitres sans présenter de risque infectieux particulier, bien que son temps de port soit limité.
- Serviettes hygiéniques lavables : Solution économique et écologique, ces serviettes peuvent toutefois être moins efficaces pour rester en place, ce qui peut entraîner davantage de risques de fuites comparées aux culottes menstruelles.