Soudan: El-Fasher pris pour cible par une attaque de drones, le bilan atteint au moins 60 morts
Contexte et localisation
Une attaque de drones visant un centre de déplacés installé dans l’enceinte de l’université Dar al-Arqam à El-Fasher, dans l’ouest du Soudan, a fait au moins 60 morts samedi, selon une organisation locale spécialisée dans le suivi du conflit.
Déroulé de l’attaque et premiers bilans
Selon la Coordination des comités de résistance, les Forces de soutien rapide (FSR) auraient mené deux frappes de drones et huit tirs d’obus sur le site, qui accueille le centre de déplacés. Le premier bilan évoquait environ une trentaine de morts; le décompte actualisé est d’au moins 60 victimes. Des corps seraient restés coincés dans des abris souterrains, précise l’organisme dans un communiqué.
Réactions et cadre humanitaire
La Coordination a qualifié l’événement de « massacre » et a déploré le silence persistant de la communauté internationale. Des habitants décrivent des violences visant des civils, notamment des enfants, des femmes et des personnes âgées, commises dans des circonstances décrites comme sang-froid.
El-Fasher demeure l’une des dernières grandes villes du Darfour encore partiellement sous le contrôle des FSR, qui ont étendu leur emprise ces dernières semaines au détriment de l’armée. Après plus d’un an de siège, la ville, qui abrite environ 400 000 civils, est confrontée à un risque d’effondrement; beaucoup y vivent dans des abris improvisés souterrains pour échapper aux bombardements quotidiens.
Contexte et appels internationaux
Cette offensive est présentée comme la plus violente depuis le début du conflit. Les organisations humanitaires craignent des exactions de masse si la ville tombait entre les mains des paramilitaires, notamment envers des communautés non arabes comme les Zaghawa, présentes au sein des Forces conjointes alliées à l’armée.
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé vendredi les massacres de civils à El-Fasher, évoquant des exécutions sommaires au caractère apparemment ethnique. Il a appelé les pays voisins à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils et prévenir de nouvelles atrocités dans le Darfour et au-delà.
Contexte plus large du conflit
La guerre au Soudan a éclaté en avril 2023 à la suite d’un conflit de pouvoir entre le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée et dirigeant de facto du Soudan, et le général Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des Forces de soutien rapide. L’ONU décrit cette crise comme la pire crise humanitaire au monde, caractérisée par des pertes humaines importantes et des déplacements massifs.