La Fed réduit ses taux d’un quart de point face aux pressions politiques et économiques

La Réserve fédérale américaine ajuste sa politique monétaire en contexte complexe

Le mercredi 17 septembre 2025, la Réserve fédérale américaine (Fed) a procédé à une baisse de ses taux d’intérêt, marquant la première réduction depuis le début de l’année. Cette décision, d’un ajustement d’un quart de point, intervient dans un contexte où certains observateurs estiment qu’elle aurait pu être plus significative.

Une baisse de taux modérée mais marquée par des tensions politiques

Les taux directeurs de la Fed sont ainsi passés à une fourchette comprise entre 4% et 4,25%. Si cette mesure demeure un moindre changement par rapport aux attentes, elle n’a pas fait l’unanimité parmi les membres du comité. En effet, seul le gouverneur récemment nommé par Donald Trump, Stephen Miran, a voté contre cette décision, souhaitant une baisse de 0,5 point. Il a rejoint la Fed seulement la veille de la réunion, après avoir été nommé par le président américain.

L’évolution des prévisions économiques de la Fed montre une légère amélioration, avec une estimation de croissance pour 2025 portée à 1,6%, contre 1,4% lors de leurs projections de juin dernier, tout en reconnaissant une dégradation du marché du travail. Leur médiane prévoit également deux autres diminutions de taux de même ampleur d’ici la fin de l’année, ce qui indiquerait une stratégie d’assouplissement monétaire progressive.

Une communication mêlant politique et stratégie monétaire

Cette décision intervient dans un contexte où la politique monétaire américaine est devenue un enjeu politique majeur. Stephen Miran, le seul dissident au sein du comité, a été placé à la Fed par Donald Trump, lui-même très favorable à une baisse des taux d’intérêt. Le président américain a depuis plusieurs mois pressé la banque centrale d’accélérer cette politique, tout en tentant de nommer des responsables favorables à ses orientations.

L’appartenance de Miran au cercle des proches du président américain soulève des interrogations quant à l’indépendance de la Fed, un organisme censé évoluer hors de l’influence politique, conformément à ses statuts. La récente intervention de figures politiques dans la nomination et la contestation des décisions monétaires illustre une tendance à politiser la conduite de la politique monétaire aux États-Unis.

Les enjeux de cette décision et ses implications

Le président de la Fed, Jerome Powell, a justifié la prudence de l’institution en précisant qu’« elle a eu raison d’attendre » avant de réduire ses taux. Selon lui, la Fed demeure engagée à préserver son autonomie face aux pressions politiques, notamment celles exercées par Donald Trump, tout en poursuivant ses objectifs économiques.

Ce contexte met en lumière les défis auxquels est confrontée la banque centrale dans un environnement où la politique, l’économie et la justice semblent désormais étroitement liés dans la gestion de la politique monétaire américaine.

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