Conflit en Ukraine : Trump refuse une rencontre sans accord et les enjeux des sanctions russes

Trump et Poutine : une rencontre conditionnée par un accord

Le président américain Donald Trump a déclaré samedi qu’il ne « perdrait pas son temps » à organiser un nouveau sommet avec Vladimir Poutine si aucune perspective d’accord pour mettre fin au conflit en Ukraine n’était envisagée. Il a ajouté qu’il faudrait être certain de parvenir à un accord pour justifier une rencontre et a précisé : « Je ne vais pas perdre mon temps. J’ai toujours eu une excellente relation avec Vladimir Poutine, mais cela a été très décevant », en référence à ses tentatives de régler le différend entre Moscou et Kiev.

Attaques nocturnes à Kiev et bilan sur place

Moscou a lancé des attaques nocturnes contre la capitale Kiev, endommageant des bâtiments et des habitations dans plusieurs quartiers et faisant au moins huit blessés. Le maire Vitali Klitschko a signalé sur Telegram des explosions et a appelé les habitants à se mettre à l’abri. Des incendies importants se sont déclarés dans les quartiers Desnyansky et Darnytsky, sans toucher d’habitations selon les autorités locales. Le chef de l’administration militaire de Kiev, Timour Tkatchenko, a déclaré que la défense aérienne était déployée et que la ville était visée par des missiles.

Destruction et témoignages locaux

Des vitres brisées, des voitures endommagées et un cratère dans la cour d’un immeuble du quartier Dniprovsky ont été décrits par les responsables.

Position hongroise et sanctions étrangères

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a annoncé que son gouvernement cherchait des moyens de contourner les sanctions américaines visant Rosneft et Lukoil, deux géants pétroliers russes, afin d’exercer une pression sur Moscou pour mettre fin à la guerre. Orban a déclaré que « quiconque souhaite une baisse des prix, notamment de l’énergie, doit défendre le droit de la Hongrie à acheter du pétrole et du gaz à la Russie, ou au même prix que la Russie, ou moins cher ». L’Union européenne avait accordé une exemption à la Hongrie et à la Slovaquie en raison de leur dépendance aux hydrocarbures russes.

Coalition européenne et soutien à Kiev

La coalition des volontaires, réunissant une trentaine de pays principalement européens soutenant Kiev, s’est réunie vendredi après-midi. Keir Starmer, Premier ministre britannique, a déclaré que les alliés de Kiev étaient déterminés à intensifier la pression sur Moscou et à exploiter les avoirs russes gelés pour financer la défense ukrainienne. Starmer et le président français Emmanuel Macron coordonnent leurs positions dans ce cadre. Un émissaire du Kremlin pour les questions économiques, Kirill Dmitriev, a indiqué être aux États‑Unis pour poursuivre le dialogue, évoquant une visite planifiée de longue date. Starmer a aussi souligné la nécessité d’accroître les livraisons d’armes de longue portée et de sécuriser des garanties de sécurité via la coalition.

Évolutions militaires et vérifications indépendantes

L’armée russe a revendiqué la prise de quatre villages dans l’est de l’Ukraine, notamment Bologivka (Kharkiv), Dronivka et Promin (Donetsk) et Perchotravnévé (Dnipropetrovsk). L’AFP n’a pas été en mesure de confirmer ces revendications par une source indépendante. Des cartes militaires publiées par le groupe DeepState, proche de l’armée ukrainienne, suggèrent que certaines localités ne seraient pas sous contrôle russe et glissent dans une zone grise.

Réactions diplomatiques et perspective européenne

Alors que les négociations de paix restent au point mort, Volodymyr Zelensky a salué jeudi les « bons résultats » du sommet de l’UE sur l’utilisation des avoirs russes gelés pour financer l’Ukraine, tout en jugeant l’accord ambigu. Le président français Emmanuel Macron a déclaré que les sanctions annoncées par Donald Trump contre Rosneft et Lukoil allaient « dans la bonne direction » et porteraient un « coup massif » au financement de l’effort de guerre. Par ailleurs, les autorités lituaniennes ont vivement protesté après une brève incursion d’avions russes dans l’espace aérien lituanien, conduisant Vilnius à convoquer le chargé d’affaires de l’ambassade russe et à remettre une note de protestation.

Répercussions humaines et échanges de dépouilles

La Russie aurait remis jeudi à l’Ukraine environ 1 000 corps présentés comme ceux de soldats ukrainiens tués au combat, portant à plus de 14 000 le nombre des dépouilles restituées à Kiev depuis le début de l’année. Le CICR participe à l’organisation des rapatriements selon les autorités ukrainiennes.

Dialogues et perspectives diplomatiques

Le président russe Vladimir Poutine a plaidé jeudi en faveur de la poursuite du « dialogue », après l’annonce par les États‑Unis de nouvelles sanctions contre la Russie liées au secteur pétrolier. Il a averti d’une réponse « très forte » en cas d’attaque du territoire russe par des missiles américains Tomahawk. De son côté, Donald Trump a qualifié les sanctions de mardi = d’ampleur et a exprimé l’espoir qu’elles ne dureraient pas et qu’un terme serait trouvé à la guerre. La Maison Blanche a également évoqué la possibilité de nouvelles discussions lors d’un éventuel sommet à Budapest qui a été reporté sine die. Le secrétaire d’État américain et d’autres responsables réaffirment leur soutien à l’Ukraine, tandis que les partenaires européens appelent à intensifier la pression économique et militaire.

Visite et échanges diplomatiques

Le Secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, s’est rendu mardi à Washington pour une réunion avec le président américain Donald Trump afin de discuter du soutien de l’alliance à l’Ukraine et des efforts en vue d’une paix durable, a annoncé l’équipe du secrétaire général. Dans ce contexte, le président Zelensky s’est rendu en Suède et à Bruxelles pour évoquer des livraisons d’armes et des garanties de sécurité, tandis que le gouvernement suédois annonçait une rencontre entre Zelensky et le premier ministre suédois pour annoncer une éventuelle exportation d’armes.

Éléments complémentaires

Le président américain Donald Trump a remarké mardi ne pas vouloir d’une « rencontre pour rien » avec Vladimir Poutine après le report du sommet prévu à Budapest. Le président américain a également attendu une action coordonnée avec les alliés pour accroître la pression sur Moscou et a encouragé des initiatives pour réduire le financement de la guerre russe. La dynamique internationale demeure marquée par des échanges continus entre Washington, Bruxelles et les capitales européennes, alors que les bombardements russes ciblent les infrastructures énergétiques et les régions frontalières.

Note finale

Dans ce contexte fluides des échanges diplomatiques, les dirigeants européens et américains poursuivent leurs concertations sur les moyens de soutenir l’Ukraine tout en tentant d’obtenir des avancées concrètes sur le front et sur le plan économique, avec une attention particulière portée à l’usage des avoirs russes gelés et à l’efficacité des sanctions financières.

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