BPCO et exposition professionnelle : l’air pollué au travail peut affecter les poumons selon l’Anses
Contexte et lien établi entre exposition professionnelle et BPCO
Selon un avis publié par l’Anses, l’exposition des travailleurs à des vapeurs, gaz, particules et fumées dans les secteurs agricoles et industriels peut être associée au développement de la bronchopneumopathie chronique obstructive BPCO. Cette maladie pulmonaire grave et incurable est la quatrième cause de mortalité dans le monde. Bien que le tabagisme demeure le facteur de risque principal, l’origine professionnelle mérite une meilleure reconnaissance.
Des symptômes et une progression préoccupante
La BPCO se manifeste par un essoufflement progressif, une toux et des infections respiratoires répétées, et elle peut entraîner un déclin accéléré de la fonction pulmonaire ainsi que d’autres affections comme des infections pulmonaires et des problèmes cardiaques. En raison de sa progression insidieuse, elle est fortement sous-diagnostiquée et les patients consultent souvent tardivement.
Expositions et métiers concernés
Le concept VGPF regroupe une large variété de polluants présents dans l’air, tels que des particules minérales et organiques, des gaz et vapeurs, et des fumées issus de réactions thermiques, mécaniques ou de combustion de matériaux. Les métiers exposés se retrouvent dans les mines et carrières, les travaux de BTP, les fonderies, la sidérurgie, les cokeries, les industries textile et chimique, ainsi que le secteur agricole.
Des situations professionnelles identifiées comme exposantes incluent la manipulation de végétaux, l’intervention dans des locaux abritant des animaux, ou des procédés de meulage et de ponçage où des particules sont mises en suspension par dégradation thermique, précise Amandine Paillat, adjointe à la cheffe de l’unité d’évaluation des risques liés à l’air à l’Anses.
Vers une meilleure reconnaissance et une prise en charge précoce
Si le tabagisme, y compris le tabagisme passif, demeure le principal facteur de risque identifié, des études estiment qu’environ 15 % des BPCO sont d’origine professionnelle et certains secteurs agricoles et industriels présentent un risque accru.
L’Anses recommande d’ouvrir la discussion sur la création d’un tableau unique de maladie professionnelle pour la BPCO afin de faciliter les démarches de reconnaissance des malades.
Pour réduire le sous-diagnostic et favoriser une prise en charge plus précoce, il faut améliorer le dépistage par le médecin généraliste et la médecine du travail.