Gouvernance des HUG : réduction du Conseil d’administration et prévention des conflits d’intérêts, selon la Cour des comptes
Constat principal et cadre de l’audit
La Cour des comptes a examiné la gouvernance des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et pointe des inefficacités liées au cadre légal en vigueur ainsi que des risques potentiels de conflits d’intérêts, selon la magistrate Sophie Forster Carbonnier.
Une composition de conseil jugée trop étendue
Le Conseil d’administration des HUG regroupe 19 membres, dont un représentant de chaque parti, six désignations par le Conseil d’État, un représentant originaire du canton de Vaud et trois élus par le personnel; le conseiller d’État chargé de la Santé bénéficie d’une voix consultative. Or, les règles fédérales limitent ce type de conseil à neuf administrateurs au maximum; d’autres établissements comme Bâle ou Zurich comptent entre sept et neuf membres. L’enveloppe budgétaire est comparable, mais la division sur 19 postes conduit à une rémunération par administrateur plus faible.
Raisons de réformer et profilage des compétences
La Cour estime que réduire le nombre de membres pourrait faciliter l’attraction de profils plus variés et plus jeunes. Elle rappelle qu’un médecin n’est pas nécessairement un bon gestionnaire, et souligne l’absence de certaines compétences clés dans l’équipe actuelle: dix des 19 membres viennent du milieu médical et la majorité est née dans les années 1950. Le président David Hiler, présent à la conférence, indique qu’il faut également des expertises en bâtiment, en intelligence artificielle et en ressources humaines pour diversifier les compétences.
Risque de politisation et questions de transparence
La Cour pointe un risque de politisation des débats et envisage la suppression des représentants des partis comme option envisageable. Le risque de conflit d’intérêts est jugé tangible: une vice-présidente pressentie pour devenir présidente était mariée à un cadre de l’Office cantonal de la Santé et s’est récusée sur certains sujets avant de démissionner; la liste des liens d’intérêts n’était pas contrôlée.
Elle recommande la mise à jour et la publication en ligne de cette liste, ainsi que la désignation d’une entité responsable du contrôle.
Suivi et recommandations
Douze recommandations ont été acceptées, s’adressant au Conseil d’État, au Département de la Santé et des Mobilités (DSM) ou aux HUG. Le président Hiler affirme que la priorité est d’approfondir la stratégie lors des sessions et souhaite clarifier les éléments de l’audit d’ici mars afin de recentrer la gouvernance sur les objectifs stratégiques.
Dans ce cadre, il souligne qu’il faut un cadre bien équipé pour affronter une mer agitée.
Contexte et ressources des HUG
À Genève, les HUG comptent plus de 13’000 collaborateurs et disposent d’un budget annuel de 2,4 milliards, dont 744 millions versés par l’État de Genève.