Israël s’oppose à l’entrée des forces turques à Gaza dans le cadre du cessez-le-feu
Contexte du cessez-le-feu et restitution des dépouilles
Dans le cadre du cessez-le-feu négocié sous l’égide internationale, la Croix-Rouge a transmis à l’armée israélienne le cercueil contenant la dépouille d’un otage détenu dans la bande de Gaza. L’information a été confirmée par une source proche du Hamas à l’AFP. Le cercueil est gardé par la Croix-Rouge et doit être transféré à l’armée israélienne dans Gaza, selon les modalités de l’accord.
Des éléments de l’armée israélienne ont indiqué que la dépouille du 16e otage, retenu depuis l’attaque du 7 octobre 2023, a été remise au point de rencontre convenu avec le mouvement islamiste. L’opération s’inscrit dans le cadre de la restitution des dépouilles des otages décédés, alors que le Hamas a déjà rendu 15 dépouilles sur 28.
Développements au Liban et réactions internationales
Des avertissements et des réactions ont accompagné des tirs israéliens près de la Force intérimaire des Nations Unies (Finul) dans le sud du Liban. L’ONU et la France ont dénoncé ces tirs, après qu’un drone de renseignement israélien aurait été neutralisé par les Casques bleus et qu’un char israélien aurait ensuite ouvert le feu sur des positions de la Finul à Kfar Kila.
Par ailleurs, des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait plusieurs morts, dont deux frères dans une attaque contre une scierie. L’armée israélienne affirme viser des cibles liées au Hezbollah, malgré l’arrêt des combats entre les deux parties depuis fin 2024, et elle a aussi accusé la Finul d’avoir abattu un de ses drones de renseignement le jour précédent.
Rôle des acteurs internationaux et position d’Israël
Dans un message publié sur leur chaîne Telegram, les Brigades Ezzedine al-Qassam ont annoncé que la dépouille du 16e otage serait remise à Israël ce soir, selon un horaire prévu. Du côté israélien, le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar a déclaré que seuls des pays impartiaux pourraient envoyer des forces pour sécuriser Gaza et a exclu la participation de la Turquie. Le cadre du cessez-le-feu prévoit une force de stabilisation internationale, principalement composée de pays arabes et musulmans, déployée progressivement à Gaza à mesure que l’armée israélienne se retire.
Selon Saar, la Turquie, dirigée par Erdogan, a adopté une approche hostile envers Israël et a multiplié les critiques publiques ainsi que les mesures politiques et économiques. Il a ajouté qu’il n’était pas raisonnable d’autoriser l’entrée des forces turques dans Gaza et qu’Israël ne l’accepterait pas.
Échanges diplomatiques et perspectives régionales
Le fils de Marwan Barghouti, emprisonné en Israël, a appelé Donald Trump à faire pression pour obtenir la libération de son père, présenté comme une figure capable d’unifier les Palestiniens en vue d’un éventuel processus de paix. Le Hamas et le Fatah ont aussi tenu en Égypte des discussions sur les suites à donner à la guerre dans la bande de Gaza et sur l’organisation du front palestinien intérieur.
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio s’est montré optimiste sur la participation de plusieurs pays à une force internationale de stabilisation, tout en rappelant qu’Israël détient un droit de veto et peut bloquer la présence de certains partenaires, dont la Turquie. Par ailleurs, Donald Trump a évoqué à Time les conséquences éventuelles d’une annexion de la Cisjordanie et a réaffirmé que cela ne se produirait pas, selon lui, sans garanties pour le soutien américain.
Aspects humanitaires et perspectives internationales
L’Organisation mondiale de la santé a estimé qu’il faudrait au moins 7 milliards de dollars pour reconstruire le système de santé de Gaza, soulignant qu’aucun hôpital n’est pleinement opérationnel et qu’un manque important de médicaments et d’équipements persiste. Sur le plan des relations internationales, la Norvège prévoit de déposer une nouvelle résolution à l’Assemblée générale des Nations Unies afin d’obtenir la levée des restrictions sur l’aide humanitaire à Gaza, en s’appuyant sur l’avis de la Cour internationale de justice qui a jugé Israël tenu de faciliter l’acheminement de l’aide et de répondre aux besoins fondamentaux des Palestiniens.