France: le Premier ministre confronté à deux motions de censure dans le cadre du budget

Deux motions de censure liées au budget visent le gouvernement Lecornu

Avant l’examen du budget, deux motions de censure ont été discutées jeudi matin à l’Assemblée, déposées respectivement par La France insoumise et par le Rassemblement national. Leur rejet est anticipé faute de soutien suffisant du Parti socialiste.

Le PS a communiqué sa position après avoir obtenu des engagements sur plusieurs points, notamment la suspension de la réforme des retraites annoncée par le Premier ministre lors de sa déclaration de politique générale. LFI a qualifié ce moratoire de trompeur et a lancé le débat commun aux deux motions à 9 h.

L’absence de nombreux députés socialistes, ainsi que de nombreux élus de droite et du camp présidentiel, a été remarquée pendant les échanges, qui se poursuivaient jusqu’à environ 11 h 30. Seuls les votants pour la censure seront comptabilisés lors du scrutin.

Déroulement et perspectives du vote

A l’issue des débats, le vote sera ouvert trente minutes sur chaque motion, successivement. Si la gauche ne soutient pas la motion RN, celle de LFI pourrait obtenir des voix de l’extrême droite ainsi que d’élus écologistes et communistes. Dans ce scénario, il manquerait environ vingt voix pour atteindre la majorité (289 députés) nécessaire pour faire tomber le gouvernement récemment nommé.

Marine Le Pen a défendu la motion de son groupe et de ses alliés ciottistes, dénonçant ce qu’elle appelle l’unité par la terreur et appelant à une dissolution prochaine.

En réponse, Sébastien Lecornu a appelé à « un moment de vérité entre ordre républicain et désordre » et a demandé aux initiateurs des censures de ne pas « prendre en otage » le budget.

L’orateur socialiste Laurent Baumel a averti que la « non‑censure » d’un parti ne constitue pas un pacte et a rappelé que le renoncement à l’article 49.3 n’exonère pas de la responsabilité d’obtenir de nouvelles concessions sur les finances publiques, la justice sociale et le pouvoir d’achat.

Sur la suspension de la réforme des retraites, Baumel a insisté sur le fait que cette suspension doit devenir une réalité juridique, via un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale, conditionnant ensuite l’adoption du texte budgétaire par les voix socialistes.

Les opposants (Insoumis, écologistes et communistes) jugent que le budget inclut des mesures d’économies jugées inacceptables, comme le gel des prestations et le doublement des franchises médicales. Les socialistes espèrent que ces mesures évolueront lors du débat parlementaire.

Le gouvernement présente un effort budgétaire d’environ 30 milliards d’euros, dont 14 milliards proviennent de nouveaux prélèvements obligatoires.

Concernant les députés susceptibles de basculer, certaines sources évoquent quelques voix favorables à la censure parmi les LR, malgré des désaccords importants. Des votes susceptibles de franchissement pourraient aussi venir de certains indépendants du groupe Liot. Du côté socialiste, Olivier Faure et Boris Vallaud appellent à respecter la ligne du parti, mais le député Paul Christophe a confirmé son intention de censurer, faute d’engagement suffisant sur la justice fiscale et le pouvoir d’achat. Des élus ultramarins qui prévoyaient initialement de censurer pourraient se retirer après un courrier du Premier ministre réaffirmant ses engagements envers les territoires.

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