Retour des militants suisses de la Flottille Gaza à Genève : rapatriement, témoignages et controverses

Retour des militants suisses de la Flottille Gaza à Genève

Les dix derniers membres de la délégation suisse de la Global Sumud Flotilla sont libres. Après une rentrée progressive, une première partie des militants a pu rentrer dimanche, mais beaucoup restaient détenus par Israël à la suite de l’interception de la flottille dans la nuit du 1er au 2 octobre. Finalement, un vol en provenance d’Amman les a rapatriés à Genève vers 14h30, mercredi.

Au total, 19 personnes composaient la délégation. Neuf sont descendues à l’aéroport de Cointrin, tandis que le dernier membre est rentré en Turquie mardi. Des centaines de personnes les ont accueillies, brandissant drapeaux et banderoles et chantant à tue-tête.

« Ce qu’ont fait ces Suisses sur la flottille est exceptionnel, il faut le saluer », a déclaré Olivier Baud, camarade de lutte de l’ancien maire de Genève Rémy Pagani. Pagani évoque également le sentiment d’un « miracle qu’il n’y ait pas eu de mort » dans ces circonstances.

Shady Ammane, autre participant, rapporte des conditions de détention difficiles, évoquant notamment « de la torture, des interrogatoires musclés, des coups à la tête ». Il affirme aussi qu’« il est un miracle qu’il n’y ait pas eu de morts dans cette prison, et ce n’est pas grâce à Israël », selon les mots qu’il attribue à ses interlocuteurs. Rémy Pagani décrit des propos et des traitements perçus comme inacceptables, notamment des difficultés d’accès à l’insuline pour des personnes diabétiques.

Frais de voyage et position du DFAE

À la différence de certains rapatriés venus dimanche, dont les frais de retour avaient été pris en charge par la Turquie, Shady Ammane et ses camarades devront financer eux-mêmes leur retour. Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) refuse en effet de prendre en charge les frais de voyage de la délégation. Une avance de 5 000 francs a été demandée à l’association de la flottille, et le DFAE leur a également prêté 40 francs chacun en Jordanie, somme qu’ils devront rembourser, en plus de 150 francs au titre d’émolument.

« On n’a jamais vu ça. Le DFAE est une honte pour la Suisse. Sans vouloir louer la Turquie, on voit qu’il y a d’autres pays qui savent mieux y faire », s’est exclamé Olivier Baud. À noter que plusieurs pays, comme l’Espagne, ont décidé de ne rien faire payer à leurs ressortissants rapatriés.

Perspectives et actions prévues

Les militants se disent prêts à marcher à Berne ce samedi pour interpeller la Confédération. « Nous irons dire au DFAE qu’il n’est pas digne du peuple suisse », conclut Shady Ammane.

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