Les primes d’assurance maladie n’alourdissent pas le budget de la classe moyenne, selon une étude suisse

Contexte et chiffres clés

Selon l’analyse relayée par la NZZ am Sonntag, les primes d’assurance maladie pèsent moins lourdement sur le budget consacré à la santé que ce que l’on pourrait croire en examinant uniquement les dépenses sanitaires.

La Confédération doit annoncer mardi l’ampleur de la hausse des primes maladie pour l’année prochaine. Les dernières estimations évoquent une hausse de 4% à 5% pour 2026, mais l’hebdomadaire zurichois estime que cette hausse ne devrait pas inquiéter la classe moyenne.

Éléments relatifs au budget des ménages et au pouvoir d’achat

La NZZ am Sonntag rappelle que, depuis 2005, la prime moyenne de l’assurance de base a progressé d’environ 83% alors que les salaires n’ont pas suivi cette progression. Ces chiffres peuvent être trompeurs si l’on sort les dépenses totales liées à la santé de leur cadre global; l’enquête de la Confédération analysée par Felix Schneuwly de Comparis suggère une image plus nuancée.

En tenant compte des dépenses sanitaires totales, la part du budget moyen consacrée à la santé est restée relativement stable sur vingt ans: 11,1% en 2003 et 11,3% en 2022. Comparer uniquement le coût des primes au revenu peut conduire à une interprétation erronée. Selon les chiffres évoqués, les Suisses disposeraient en moyenne d’environ 1 376 francs de plus par mois pour une hausse moyenne des primes de 158 francs, ce qui laisserait environ 1 218 francs supplémentaires à dépenser chaque mois pour le ménage.

L’économiste Pius Gyger confirme cette hypothèse en indiquant que le taux d’épargne est passé de 10% à 15% sur la même période, ce qui, selon lui, montre que le budget des ménages n’est pas aussi sous pression qu’on le décrit parfois.

Taux d’épargne et perception

Une nuance demeure: 20% des ménages les plus modestes supportent des charges relatives plus lourdes. Ils consacrent en moyenne une part des frais de santé deux fois plus élevée que les ménages les plus aisés, même si leurs factures bénéficient souvent des subsides publics. Près de 30% des assurés profitent aujourd’hui de réductions de primes. Entre 1996 et 2023, le total des subsides versés en Suisse est passé de 1,5 à 5,9 milliards de francs.

Aides et contexte politique

Le journal met en avant une initiative du Parti socialiste visant à faire payer davantage les revenus élevés et à rendre gratuites les assurances pour les moins de 18 ans. Selon la NZZ am Sonntag, le message persiste: la classe moyenne se verrait appauvrie, le pouvoir d’achat diminuerait et l’État serait appelé à intervenir.

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