Sébastien Lecornu entame ses premières démarches en contexte social tendu et enjeux budgétaires
Premier déplacement de Sébastien Lecornu au cœur d’un contexte social sensible
Moins de quatre jours après sa nomination en tant que Premier ministre, Sébastien Lecornu effectue sa première visite officielle, qui intervient dans un climat social chargé. À Mâcon (Saône-et-Loire), il s’est rendu au centre de santé départemental vers 10h15, afin d’échanger avec des professionnels sur l’amélioration de l’accès aux soins, une thématique au centre de l’attention publique.
Élu local dans l’Eure, où il a occupé plusieurs mandats, notamment celui de maire, président de département et sénateur, Sébastien Lecornu a rappelé dès sa prise de fonction sa volonté de prendre en compte les attentes des citoyens. Son entourage souligne que l’accès aux soins reste une priorité, étant souvent perçu comme difficile et anxiogène par une partie de la population.
Une prise de contact pour rassurer et préciser ses priorités
Le chef du gouvernement souhaite ainsi manifester la reconnaissance de la nation envers les personnels soignants, tout en réaffirmant l’engagement du gouvernement à faciliter l’accès aux soins pour tous. Par cette démarche, il espère également convaincre l’opinion et les acteurs politiques de sa méthode de gouvernance, basée sur la recherche de compromis pour faire passer le budget 2026, dans un contexte où le gouvernement doit gouverner sans majorité claire à l’Assemblée nationale.
Des enjeux de gouvernance et des défis sociaux
Ce déplacement s’inscrit dans un contexte marqué par plusieurs mouvements sociaux. Lors de sa journée d’entrée en fonction, une mobilisation sur les réseaux sociaux a rassemblé près de 200 000 manifestants, et d’autres rassemblements, initiés par les syndicats, sont prévus jeudi prochain.
Selon Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, beaucoup de salariés expriment une ‘grande colère’, notamment au sujet de l’accès aux soins et des mesures fiscales envisagées. Elle a précisé que le gouvernement travaille notamment sur une contribution des hauts revenus pour financer le budget 2026. La question des hausses d’impôts demeure un sujet sensible, avec une tendance à privilégier des mesures de compromis, tout en évitant des propositions comme la taxe Zucman, qui fait l’objet de débats entre différentes formations politiques.
Une stratégie de gouvernance axée sur le dialogue et la concertation
Le Premier ministre a voulu instaurer un climat de confiance en réunissant en format « président de parti » plusieurs responsables politiques, dont ceux de Renaissance, Horizons, MoDem et Les Républicains, dans une démarche visant à définir des priorités communes, notamment pour la gestion du budget.
Il a également rencontré les partenaires sociaux, avec des rendez-vous programmés successivement avec la CFDT, le Medef, puis la CGT, en tentant de trouver un compromis pour faire aboutir le projet de budget. Certaines mesures chères à ses prédécesseurs, telles que la suppression de deux jours fériés, pourraient être maintenues ou révisées dans cette optique. La perspective d’un retour sur le sujet des retraites ne semble pas d’actualité, les partenaires sociaux y étant opposés.
Engagement en faveur de la santé : création de ‘Maisons France Santé’
L’un des axes prioritaires annoncés par Sébastien Lecornu concerne l’amélioration de l’offre de soins en France. Il a promis de mettre en place d’ici 2027 un réseau de maisons « France Santé », visant à assurer à tous les Français un accès à proximité à des services de soins, dans un délai d’environ 30 minutes. Ce dispositif s’inspire de modèles existants tels que les maisons « France Services », qui facilitent les démarches administratives dans chaque territoire.
Ce projet constitue une « grande priorité nationale » pour le gouvernement, même si le coût précis n’a pas été détaillé. Le chef du gouvernement souhaite en piloter la mise en œuvre directement, en collaboration avec des professionnels de santé, soulignant ainsi son engagement à renforcer la proximité et la qualité des soins pour la population.